------ Bertrand PLÉ (né en 1986), il devient compositeur par la voie des musiques actuelles. Il a d’abord été trompettiste dans diverses formations et au CRR de Lyon où il étudie aussi l’harmonie et
le jazz, avant de se prendre au jeu de l’arrangement et de la création. Après 
des études de musicologie à l’Université Lumière Lyon 2, où il se passionne pour l’esthétique enseignée par Costin Cazaban, ainsi que pour la méthodologie de la recherche et la typographie enseignées par Gérard Streletski, il entre au CNSMD de Lyon en composition contemporaine. Les deux professeurs successifs de la classe ont singulièrement marqué son parcours : Robert Pascal lui a notamment transmis la rigueur et la minutie de la gravure musicale, et Philippe Hurel, avec qui il a approfondi et développé ses conceptions formelles et structurelles, lui
 a permis d’entrevoir la réalité du métier de compositeur. Sous la direction de Franck Langlois, il soutient un mémoire intitulé Musique et homogénéité : temps, espaces
 et ensembles homogènes. Cette recherche est en lien direct avec son propre travail 
de composition puisque les pièces pour ensembles homogènes tiennent une place importante dans son catalogue et lui offrent un espace d’expérimentations tout à fait fertile. Ainsi, réflexions théoriques sur l’homogénéité et écriture à voies égales lui ouvrent des perspectives innovantes sur les notions de leurre et d’illusion sonore, transpositions musicales des anamorphoses et trompe-l’œil d’artistes comme Maurits Cornelis Escher, Felice Varini, Julian Beever, Patrice Hamel ou encore Georges Méliès – une vision particulière du lien entre musique et image qu’il entretient depuis son master de musique appliquée aux arts visuels. Passionné par l’« artisanat » de l’écriture, il considère que la gestation du matériau musical avec l’interprète, l’édition et
la gravure musicale, l’organisation et l’optimisation du travail de répétition mais également la médiation, la communication autour de ses œuvres (il prend grand soin à décrire son travail dans les avant- propos de chaque pièce où dans des conférences) et l’enseignement, notamment au Conservatoire de Nîmes, font aussi partie de son quotidien de compositeur. Son investissement dans tous ces aspects du métier lui a permis d’obtenir en 2016 la note historique de vingt à son master en composition contemporaine. Son écriture est engagée sur deux 
fronts : le développement de techniques polyphoniques et la recherche de nouveaux matériaux sonores. D’un côté, les musiques extra-européennes l’inspirent beaucoup, en particulier celles d’Afrique où certaines pratiques musicales reposent sur une frénésie collective, de l’autre, avec la complicité des interprètes, il cherche à faire évoluer la technique instrumentale 
et à développer les modes de jeux. L’explicitation d’espaces acoustiques
et l’utilisation de la micro-tonalité complètent la palette sonore de son langage, dont la cohérence structurelle
 et harmonique sont les assises.

Cursus IRCAM 2017-2018